mercredi 8 septembre 2021

Otillö Swimrun World Championship

Tout a commencé en juillet 2016: un premier swimrun (le destin, mais encore une fois merci @Morgane - l'histoire est ici) qui me fait tomber amoureuse de ce sport. D'autres suivent, à chaque fois, des belles courses avec des binômes exceptionnels. 

Jusqu’à ce mail en mars dernier: Otillö nous annonce notre qualification pour le Swimrun World Championship qui se tient le premier lundi de septembre, là où tout a commencé. En bref: départ de l'ile de Sandhamn, cap au sud pour arriver, après 65 km de trail et 10 km de natation en eau libre et la visite de 24 iles, à Utö Värdshus, en binôme, toujours ensemble.

Sans doute il leur faut des binômes féminins et si possible non suédois… Je donne à Aline un week-end pour réfléchir mais je c sais déjà qu’elle va dire oui ! Pauline et Julien sont déjà qualifiés au ranking (eux, ils sont forts !). Nous sommes endurantes, mais des nageuses très moyennes (même plutôt lentes dans ce contexte) : nous avons quelques doutes sur notre place à cette course (et moi je n’ai pas forcement un bon souvenir de mon dernier - et seul - world championship), mais difficile de refuser un tel défi.

On s’entraîne comme on peut vu le contexte, mais on n’ aura pas l’ occasion de nager ensemble : on compte sur notre syntonie naturelle !
On rassemble le plus d’ informations possibles sur le parcours grâce à Xavier et Marco (finishers en 2019) et au briefing très détaillé de Nicolas Remires (on pensera beaucoup à lui pendant la course !). Nous arrivons même à prononcer le nom de quelques unes des 24 iles que nous allons traverser. Alberto a préparé un tableau des temps de passage avec trois modes de calcul différents (!) : les chiffres donnent entre 11h45 et 12h, mais ce n’est que de la théorie...

Les binômes français - deuxième nation après la Suède

L’aventure commence le dimanche à 14h lorsque les coureurs sont emmenés à Djurönäset (en face de la première ile de Sandhamn): le briefing toujours très "lyrique" avec des images à couper le souffle (Mike 😍), le “dernier” repas, le check du matos…on sent que tout le monde est dans sa bulle: les quelques binômes qui luttent pour la victoire et tous les autres avec leur propre objectif, tout aussi ambitieux. 
Quelle chance de vivre les premières années d'un sport encore confidentiel, on est loin du "bruit" d'Ironman.

Lundi matin nous embarquons à 4h30 dans le ferry pour Sandhamn en sachant que nous ne pouvons plus reculer.
Aline et moi savons que la première partie est la plus difficile pour nous: beaucoup de longues natations, un terrain inconnu où parfois il est impossible de courir (rochers glissants) et donc un 'cut off' (temps limite de passage) à 11h15 délicat.
On n’a pas trop le temps de réfléchir : tout s’ enchaine vite et nous nous retrouvons à l’eau pour la première (et plus longue) natation, au levée de soleil…comme souvent, les peurs et le stress s’en vont pour faire place à la concentration et à la gestion de la course. Finalement cette première partie tant redoutée se passe plutôt bien : nous avons de l’avance sur nos temps de passage théoriques et donc sur le cut off. On peut (un peu) profiter des endroits magnifiques que nous traversons dans la lumière du matin : à défaut d'avoir des photos, ces images resteront à toujours gravées dans nos mémoires.
Les iles, les natations, les forets, les rochers s’enchaînent très vite et nous nous retrouvons à 'Pig swim', la redoutable portion de natation de 1400m bien exposée aux vents et aux courants. On part avec un binôme que nous connaissons : Laurent a déjà fait la course 4 fois, on va profiter de sa trajectoire (à défaut de pouvoir prendre ses pieds car trop rapide pour nous) , on peut lui faire confiance ! 
Inutile de se battre contre la nature qui est beaucoup plus forte, comme pour la neige sur la SaintéLyon, la chaleur à Kona et le vent à Embrun, je me répète dans ma tète ma phrase fétiche "Les vagues sont mes amies, il faut s'amuser avec....". 
Il faut dire que cette année la nature a été sympa avec nous : ça secoue un peu, mais rien de comparable aux conditions de 2017.....néanmoins ça fait du bien quand ça s’ arrête ! A la sortie de l’eau, une bénévole nous donne un Twix (le meilleur de ma vie), surprise de l'orga. Je ne mangerai plus un Twix sans penser à ce moment.
Vient ensuite la plus longue partie de course à pied : 18km dans Ornö. La légende veut que lorsque Mat et Mike ont conçu le parcours pour la première édition en 2006, les Original 4 (ceux du fameux pari arrosé) ont proposé cette longue course à pied dans Ornö pour que les coureurs soient ensuite contents de quitter cette ile (et de plus jamais y retourner) et d’arriver sur Utö, leur île d’origine. Rivalité entre voisins !
Aline gère comme une guerrière la douleur à l’aine pendant toute cette portion : nous remontons beaucoup de binômes qui marchent : c’est dur pour tout le monde…
Je confirme que nos sommes soulagées quand on arrive à la mise à l’eau : jamais j’aurais cru d’être aussi contente de me (re)jeter dans une eau à 14 C !

Encore quelques natations et quelques cailloux, un peu d’escalade et d’équilibrisme (ils nous ont laissé le meilleur pour la fin), nous voici arrivées à Utö! Un petit footing où l'on profite pour se faire les plus belles possibles pour la photo d’arrivée et nous apercevons le port que nous connaissons bien. L’arrivée est en haut de la petite montée, devant le Utö Värdshus (l’hôtel du fameux pari).
Pas de mots pour décrire cet instant, je vous laisse regarder la vidéo (minute 58).

For the record : 11h52 - 20e (sur 25) binômes féminins (nous avons battu des suédoises 😊) - 119e (sur 163) au scratch. Nous sommes très fières et très émues !

 

La soirée se poursuit avec des accolades, quelques bières et un festival de nourriture...
Le lendemain, l’organisation nous ramène en ferry jusqu’à Stockholm: au départ Mike et Matt nous disent aurevoir depuis le quai, sous un tonnerre d’ applaudissements. Pendant 3h, nous nous promenons entre les îles, une sorte de sas de décompression : nous en avons besoin avant de revenir à la vraie vie….

Et pour finir notre séjour, flâner par les rues de Stockholm, une ville très paisible et agréable, en guise de "recup active".

Aujourd’hui mon corps porte les dignes de cette journée dingue : quelques égratignures, des courbatures partout (en swimrun, on ne fait pas de jaloux : tous les muscles, du bas ET du haut du corps sont servis): cela va bientôt disparaître…Mais dans ma tête cette journée y restera à jamais.

Beaucoup de mercis....

Tout d’abord à mes compagnons d’aventure :
à Aline pour m’avoir fait confiance (depuis Utö 2019!), d’être une partenaire patiente, fidèle et fiable. Je te dois une journée d'alpinisme et beaucoup plus.... 

A Julien pour son calme et son soutien.
A Pauline qui est une redoutable sportive et vraie championne (même si elle ne le sait pas !) pour son sourire et ses encouragements.
Et un grand bravo à vous deux, vous êtes formidables !

Grâce au sport, des liens d’Amitié (avec un grand A) se tissent : j’en suis reconnaissante.

Merci à tous ceux qui m’ont aidé à préparer cette folle journée : Marco et Xavier, Alberto (2’ d’écart sur 12h par rapport à ses estimations 😱)
Merci à tous ceux qui ont (télé)travaillé avec une fenêtre ouverte sur le live et qui nous ont envoyé des messages pendant toute la journée : nous avons senti vos ondes positives.
Merci à toutes les personnes rencontrées avant, pendant et après la course, en particulier aux Vieux Neptuniens avec qui nous avons bien rigolé.
Merci à Matt, Mike et tout le team Otillö pour faire tout ce qu'il faut pour garder la magie de ce sport et nous permettre de nous dépasser.

Et comme toujours, merci à Stef d’être toujours là, simplement.

Pour en savoir plus :

samedi 17 août 2019

10 mois plus tard : l'Embrunman


Avril 2018, dernier dîner (un peu arrosé) du stage RMA à Banyoles. Quelqu’un (c’était moi ?) lance une idée : la course club 2019 sera Embrun, le mythe. Colas crée le groupe Whatsapp (et tout le monde sait que c’est le premier pas vers une course) le 11 mai, soit 15 mois avant le jour J !

Octobre 2018, après mon malaise à Kona, j’ai quelques heures de doute, mais avant de rentrer en France, je sais que ma prochaine grande course va être Embrun (voir ici). Mais pas toute seule, cette fois-ci.

15 décembre 2018 : à l’ouverture des inscriptions, je paye ma place et au fur et à mesure, 9 copains cliquent sur « Je m’inscris »….c’est vraiment parti !

Chacun commence la préparation comme il peut, en jonglant entre boulot, famille et le reste de la vie; les derniers mois on s’organise pour la préparation spécifique. Des sorties longues à la recherche de nouveaux parcours (et du dénivelé), un magnifique week-end dans le Morvan (où rien n’est plat), un long week-end dans le Pays Basque et surtout 4 jours de réco sur place, guidés par M Patoche, notre roi d’Embrun. Nous reconnaissons le parcours vélo et course à pied, on note les conseils de ceux qui l’ont déjà fait, on admire les magnifiques paysages : ça va être dur, mais la beauté de ces montagnes nous fera oublier la souffrance. Et surtout, peu importe l’issue de la course, on sera heureux d’avoir partagé cette préparation.

On arrive sur place en ordre dispersé : on se retrouve pour passer ensemble la dernière journée. On est concentré, mais la tension est beaucoup plus supportable quand elle est partagée…On reçoit des messages d’encouragement qui font chaud au cœur et qui nous donnerons le courage d’avancer.

Ensuite tout s’enchaîne très vite et il est déjà 5h35 de ce 15 août 2019 tant attendu : mon départ approche. Je vais voir les garçons pour leur souhaiter une bonne journée, une bise à chacun et je vais, avec les autres 80 filles, sur la plage pour partir (10’ avant les hommes) dans la nuit noire.

Un bateau nous guide, mais assez rapidement, il est trop loin (devant les premières filles) et nous devons nous débrouiller pour trouver la bouée suivante. Les trajectoires de ce premier tour (qui dure bien longtemps) ne doivent pas être terribles, heureusement il commence à faire jour et les premiers garçons nous rattrapent : sur le deuxième tour, il est plus facile de nager correctement et cela passe plus vite. En sortant de l’eau, je me retourne et je vois Geoffray : comme prévu, il a nagé 10’ plus vite que moi.

Ça commence toute de suite avec une belle montée (on est bien à Embrun) que je sais durer environ 30’. Je me mets en mode course en me répétant les conseils des experts : jamais dans le rouge, plutôt dans le vert, cardio sous contrôle, on gère les montées et "on utilise le terrain pour prendre de la vitesse gratuite" (cit. Patoche). Je vois les premiers supporter à la sortie du parc puis mon père et Stef sur le premier virage : ça me fait plaisir. Je me sens bien et je me permets de lever les yeux pour admirer la beauté des montagnes au soleil levant : la descente vers Savines est magnifique.

J’ai attaché mon plan de nutrition à mon vélo : comme je connais le parcours, au lieu de mettre le km ou le temps, j’ai choisi des endroits où je sais qu’il est facile de se nourrir. Pour la boisson, je bois scrupuleusement toutes les 15’, même si en début de course, il fait frais et je n’ai pas soif.
A Guillestre, je vois au loin des jambes fines et musclées sur le côté de la route : je reconnais notre super Aurélia qui est venue à vélo nous supporter. Je l’appelle et elle m’encourage, avec son magnifique sourire.
Au km 85, on arrive finalement au début de l’Izoard : j’ai 18 minutes d’avance sur les temps de passage pour finir en 8h, je peux gérer la montée. Je me rappelle les mots de Valentine : « que la force des montagnes soit avec toi….». Naturellement, on se met deux par deux et on échange quelques mots pour faire passer le temps : je passe un peu de temps avec Julien qui a des supporters qui le suivent en voiture et qui m’encouragent aussi et avec Jérémy (puisqu'il s’appelle comme mon vélo : quand je lui dis, il me prend pour une folle…).
Je me sens bien, tous les paramètres (cardio et cuisses) sont sous contrôle  et les km défilent. J’attends de voir surgir Hugues qui, d’après nos calculs, devrait me rattraper en ce moment de la course. Et il arrive bien à 2 km du sommet : on les grimpe à coté, en papotant (enfin, surtout lui), sans plus savoir si on est en course ou si c’est juste un énième entrainement. On arrive ensemble au sommet, tout un symbole.
Comme prévu, je fais une pause « pique-nique (on pouvait récupérer un sac avec nos ravito au sommet) & pipi ». On repart sur la descente : Hugues m’attend, il veut peut-être prendre une glace à Briançon (là où l’on s’était arrêté lors de la réco) ? Quand il faut recommencer à appuyer, je le laisse partir : c’est mieux pour lui (il ira plus vite) et pour moi (j’évite de me griller) surtout qu’on commence à « profiter » du vent qui souffle toujours contre nous dans ce secteur.

La prochaine échéance, c’est le mur du Pallon, une jolie montée de 1,8 km à 12% de moyenne au km 140. Justine et Yanis sont en place et nous accompagnent sur quelques dizaines de mètres (on court plus vite qu’on roule quand la pente se fait raide) : ils auront leur dose d’entrainement en côte ! Je profite pour demander des nouvelles des copains : tout le monde avance bien, ça me booste encore plus….A l’approche de l’aérodrome, je vois les drapeaux qui flottent au vent, je sais donc qu’après le virage, j’aurai ma dose de « Lanzarote » et je ne serai pas déçue…Je me mets sur les prolongateurs, c’est inutile de lutter contre le vent, il faut patienter et se dire « le vent est mon ami », au moins jusqu’à Embrun.
Sur les balcons de la Durance, je retrouve Aurélia qui fait des aller-retours à vélo pour nous filmer : c’est génial, on est des privilégiés ! Il ne reste qu’une dernière difficulté, la montée du Chalvet, juste avant l’arrivée. En bas, j’ai encore environ 8’ d’avance sur le temps de passage, je décide de prendre mon temps, même si j’ai envie de descendre de mon vélo (désolée Jérémy, mais ça commence à faire long). On croise les premiers qui sont déjà sur la course à pied et j’ai le plaisir d’encourager Romain Guillaume, athlète pro du club local et mon chouchou (très mignon et bien sympa). Je regarde le chrono, je calcule que je vais mettre 2'-3’ de plus que lors de la réco, je reste donc patiente en me disant que, inexorablement, le temps va finir par passer ! L’arrivée en haut est un soulagement : plus qu’une petite (mais dangereuse) descente et c’est…le marathon ! Je termine le vélo en 7h54 (dont 5’ de pique-nique à l’Izoard), objectif optimiste dépassé !
En passant la ligne, le speaker voit mon nom et me dit que Pauline m’encourage : j’hallucine et ça me fait énormément plaisir !
Les aléas sont terminés : il n’y a plus de risque de défaillance mécanique. Maintenant, arriver au bout ne dépend que de moi.

A la transition, je me fais masser quelques minutes les cuisses et les mollets : ça fait du bien et en partant je sens toute de suite que les jambes tiennent. Les muscles sont fatigués, mais il n’y a aucun douleur parasite : je vais courir sans montre, aux sensations (c'est ce qu’il me réussit le mieux sur les courses). Je vois Colas quelques centaines de mètres derrière moi : il a dû faire un vélo de malade, notre colombien !

Je découpe le tour dans ma tête : au km 4, à la montée de Chamois (puisqu’à Embrun, on monte aussi pendant la CAP) Stef et Alberto seront là, puis Aziz et Alfia à la gare, ma mère, Claudine, Justine, Aurélia et Yanis je ne sais pas encore où, ça sera la surprise…
Mon plan nutrition est simple : de l’eau régulièrement (il fait chaud à 15h), un gel toutes les 7 km et du Coca au troisième tour.
Les supporters sont bien à leurs places et m’encouragent, chacun dans son style : c’est assez rigolo de voir les différentes approches. Mon père me dit de prendre mon temps, Aziz que j’ai une belle foulée (menteur : même sans être fatiguée, ma foulée est moche !), Aurélia fait la hola, Justine me demande si tout va bien, ma mère crie, Claudine agite le drapeau, Stef cadre la photo….
Le premier tour est sans doute le plus long psychologiquement surtout que lors de la reconnaissance, il nous manquait le petit tour dans le p@#{\^ de parking (comme dirait Stéphane S). Le retour sur la digue est long, mais comme on y avait fait une séance très dure en juillet, je le trouve finalement bien facile (merci @Patoche).
A la fin du tour, je vois sur la ligne d’arrivée que je suis à 10h37 de course, un calcul rapide (pas tant que ça, vu mon état de fatigue) me fait dire que j’ai 3h23 pour faire 28 km et remplir mon objectif (sub 14h) : c’est très large, il faut trouver un autre objectif pour ne pas s’endormir….Le coach Greg avait fait 13h40, voilà le nouvel objectif.

Étonnamment le deuxième tour se passe facilement, j’ai mes repères, je retrouve les supporters, toujours aucune douleur, c’est juste le corps qui voudrait s’arrêter, mais la tête est encore plus forte. Je commence à doubler pas mal de monde : au fur et à mesure, il y a de plus en plus de gens qui marchent.
Je demande des nouvelles des copains (j’en ai croisé quelques-uns mais pas tous) : tout le monde avance tant bien que mal, mais aucun risque d’abandon pour l’instant. A la fin du deuxième tour, je fais un calcul (encore une fois, pas très rapide) : j’ai couru les 14 km du deuxième tour en 1h23, j’en suis à 12h de course, j’ai dépassé le km 27 (mon abandon à Kona) : tout est sous contrôle.
A la moitié du tour, je m’autorise à penser à la ligne d’arrivée et à la bière de la fin ; Yanis m’accompagne un moment à vélo, me donne des nouvelles des autres (Hugues est arrivé en 12h38, le monstre) et me dit de profiter des derniers km. 
Dernier tour du p@#{\^ de parking, je vois au loin le tapis bleu et la ligne d’arrivée….je finis en 13h24 avec un marathon en 4h06, bien mieux des mes projections les plus optimistes. 



Je suis trop fatiguée même pour pleurer….
Au fur et à mesure tout le monde arrive, une accolade pour chacun : on est tous finisher, on a fait mentir les statistiques !

Le lendemain, c'est la journée "suspendue": une journée entre rêve et réalité, le corps encore dopé à l'adrénaline et surtout le jour de "Alors, on fait quoi l'année prochaine ?". 

Merci à mes amis (triathlètes et non) pour leurs messages et leurs pensées,
Merci à Justine, Yanis, Aziz, Alfia et Aurelia, nos supporters de choc sur place,
Merci à Colas, Najim, Stéphane, Géo, Hugues, Florian, Cyprien et Arnaud qui ont partagé cette aventure avec moi.


Merci à mon papa, ma maman et à Claudine pour leur soutien indéfectible
Merci à mes enfants pour leur bienveillance
Merci à Stef d’être là, simplement

dimanche 14 octobre 2018

Une belle aventure quand meme

Malheureusement je n'ai pas pu finir la course : un malaise au 27ème Km du marathon m'a obligé à l'abandon.
J'ai eu peur pendant quelques minutes (vomissement, étourdissements, mouvements incontrôlés...), j'étais consciente, mais je ne savais pas ce qui m'arrivait. En ces moments, on s'en fout de la course, on tient le coup en pensant à ses chers.
La cause fut probablement une hyper-hydratation (trop d'eau et pas assez de sels). Les bénévoles et le médecin ont été très gentils et efficaces et après un passage à la medical tente pour vérifier que tout allait bien m'ont laissé rentrer à la maison. Je suis bien sur déçue de ne pas avoir terminé, mais je suis heureuse d'être remise et très contente de cette belle aventure.

Jusque là, j'étais contente de ma course. La natation n'a pas été facile : des courants, quelques coups (le mass start est quand meme violent...), mais c'est magnifique de nager dans l'océan et de rencontrer quelques beaux poissons pour passer le temps.
Sur le vélo, j'étais bien : pas de forts vents cette année, le parcours est un enchainement de montagnes russes et de faux plats. Jamais vraiment de repos, sauf peut être après le demi tour à Hawi. Le niveau est digne d'un championnat du monde, mais pas vraiment l'esprit : ça drafte dans tous les sens et quasiment pas d'arbitres (je n'ai vu personne à la penality tent). Je me suis mise un point d'honneur à jamais drafté, meme si la tentation est grande.
Les vélos CLM sont super rapides sur les parties descendante, mais je remonte sur les parties montantes. Mon objectif était de faire le vélo en 6h, je vois que je suis dans les temps, mais la chaleur commence à se faire sentir (ils prévoyaient un ciel nuageux et des pluies,  pas très forts les météorologues américains). Je finis en un peu moins de 6h, le jour où tous les records tombent.

C'est parti pour la course à pied : il fait très chaud, aucune nuage pour nous soulager. Je cherche à me mouiller régulièrement, je pense à une personne par mile pour faire passer le temps et ne pas me concentrer sur la fatigue. C'est spécialement redoutable sur la Queen K (l'autoroute) : pas d'ombre et le bitume noir qui reflet la chaleur. Après le semi, je me sens bien (je viens de prendre un gel) et je me dis que si je suis arrivée jusqu'à là, pas de raison de ne pas finir : mon corps aura raison de ma tête cette fois-ci.

Comme dit la sage Pauline, "comme toute aventure, c'est bien le chemin qui est précieux, pas la destination" : je suis heureuse de ce chemin, parcouru avec des amis (merci pour tous les messages), soutenu par ma famille (qui a été très inquiète hier : je suis désolée pour ça). Ce fut une belle aventure qui me rendra plus forte.

Merci à tous d'avoir suivi cette aventure.....

J'ai eu quelques doutes hier, mais maintenant je suis décidée : #roadtoEmbrun2019 !


samedi 13 octobre 2018

H-12

ça y est, tout est prêt.

       

Les sourires de Alessandro de Gasperi et Manon Genet vont m'accompagner toute la course :

   

Pour le suivi (au moins du début de la course), départ 19h20 heure de Paris :

http://www.ironman.com/triathlon/coverage/athlete-tracker.aspx?race=worldchampionship&y=2018#/tracker

Normalement, je serai arrivée à votre réveil dimanche matin !

Merci pour vos messages d'encouragement !


vendredi 12 octobre 2018

Day 5 con Mamma e Papà !

La journée commence avec la fameuse Underpants run : une course qui, comme son nom l'indique, se fait en sous vêtements pour récolter de l'argent pour des charities (et,au passage, on peut en profiter pour admirer les muscles des triathletes...).
Il y en a qui se donne beaucoup de mal avec les déguisements :

 

C'est dans la bonne ambiance et la détente, très nécessaires à J-2.


Mon papa et ma maman sont arrivés hier soir d'Italie après 28h de voyage ! 
On part à la découverte de la partie nord du circuit vélo (en voiture bien sur !) et des ses vents mythiques jusqu'à Hawi (lieu du demi tour). La route est une looooooongue ligne droite avec des bosses : il va falloir s'harmer de patience samedi. Ce n'est pas le paysage qui va m'aider à passer le temps (c'est strictement la meme chose du début à la fin). Il n'y a pas vraiment de montées, mais ce n'est jamais vraiment plat: aujourd'hui le vent n'était pas très fort, mais tout peut changer d'un jour à l'autre.
On pousse un peu plus loin après Hawi jusqu'aux falaises de Pololu, magnifiques :

       

Mais la belle surprise est la route du retour: au lieu de refaire la route du parcours vélo (j'en aurai suffisamment samedi), on passe par l'intérieur (route 250 vers Waimea) et on découvre un paysage verdoyant, parsemé de pâturages où l'élevage est l'activité principale. On monte à plus de 1000 m d'altitude et on devine le profil des anciens volcans désormais recouverts de végétation.
La route est très sinueuse et variée (contrairement à celle le long de la cote): un parcours vélo ici serait magnifique (mais sans doute pas adaptée aux bourrins de IM avec leur vélo CLM....). 
Je crains que je n'aurai pas le courage de remonter sur mon vélo la semaine prochaine, mais ça voudrait le coup de venir rouler ici.

        

jeudi 11 octobre 2018

Day 4 in Kona : des belles rencontres

La journée commence bien avec un petit run pour aller rencontrer une légende du triathlon :

 

Pour les moins connaisseurs, c'est Jan Frodeno (tout simplement médaillé d'or aux JO de Pekin, champion du monde d'Ironman 70.3 en 2015 et 2018 et champion du monde d'IM ici à Kona en 2015 et 2016) : il est blessé donc forfait pour samedi, mais ses sponsors l'ont probablement poussé à venir quand meme et....j'en profite !

ça continue avec le Women Master Breakfast et le poignant témoignage de Sarah Reinersten, la première femme amputée à avoir fini Kona: elle nous a fait rigoler, pleurer, rêver et admirer le courage d'une femme extraordinaire (j'aurais dû enregistré tout le discours, mais voici la toute fin).


Et dans l'assemblée, une autre légende : Missy Lestrange, 14 fois championne de son groupe d'age, 28 fois Kona et encore un enthousiasme contagieux.


Passage ensuite à l'enregistrement : pour une fois ce n'est pas la course...Tu as le droit à une chaise et à une conversation avec un bénévole très souriant qui papote avec toi pendant qu'un autre t'apporte l'enveloppe avec tout le nécessaire pour le jour J (et te fait signer quelques papiers avec toutes les décharges qui vont bien, on est aux US !).
Ensuite, voici le sac (plutôt la valise) : sa taille est proportionnelle à la grandeur de l'événement !



Cet après-midi, j'ai fait la reconnaissance du tout début du parcours vélo (et de la toute fin) qui se déroule en ville (un carré puis un aller/retour), histoire de savoir où sont les virages (et les montagnes russes - Palani Rd notamment).
Puis un petit tour au village et voilà sur quoi je tombe (les fidèles de ce blog vont reconnaitre l'engin...pour vous rafraichir la mémoire, c'est ici) :

 

Et pour finir, une autre séance de yoga sur la plage avec un coucher de soleil somptueux :

    

mercredi 10 octobre 2018

Day 3 in Kona

Ce matin, petite excursion sur la cote sud de Kona pour deux belles séances de....snorkeling !
Le propriétaire de mon Airbnb m'avait conseillé 2 plages (et m'a gentiment prêté le matériel) : Two steps et Kealakekua Bay.
Magnifique: on a l'impression de nager dans un aquarium (dommage que je ne suis pas équipée en appareil photo water proof !).

Je termine ma matinée avec une séance de yoga sur une plage de sable noire, entourée par des triathlètes qui essaient de se détendre à J-4.
J'ai aussi récupéré mon vélo de chez Dan, un vélociste recommandé par Armando et Jo qui s'est gentiment occupé de mon vélo (pour lui, c'est un peu comme s'occuper d'un Velib comparé aux bolides qu'il a l'habitude de réparer...).



Cet après-midi, c'était le défile des nations : j'ai défilé avec les italiens. Les 2 pro, Giulio Molinari et Alessandro De Gasperi ont défilé avec nous, meme sous la flotte. On dirait que les pro se prennent moins la tete que les amateurs....
Très sympa ce défilé, meme tous mouillés (espérons un peu de pluie à la meme heure samedi !), on était très fières de défiler et le public était sur Ali'i drive pour nous applaudir.