dimanche 2 septembre 2018

Une course à deux, émotions garanties !

Ce week end, direction Gravelines pour les championnats de France de paratriathlon où j'ai l'honneur d'accompagner ma camarade de club, Mériam, malvoyante.
Après 2 sorties en tandem, une en natation et quelques séances de course à pied, c'est l'heure de la compétition. Nous partons avec un autre duo, Ludo et Thomas, eux aussi sur leur premier triathlon ensemble. 
Le stress commence à monter leur du briefing de samedi: déjà en triathlon, il y a des règles assez bizarres, mais alors en paratriathlon on a l'impression qu'il est plus difficile de ne pas prendre des pénalités que de nager, pédalier et courir...Il y a des règles sur la longueur des liens, sur la position du guide, la "propriété" dans la zone de transition et on me dit qu'on se retrouve souvent avec une pénalité de 10 sec (à faire à 200m de la ligne d'arrivée), sans savoir pourquoi. J'essaie de tout mémoriser, mon objectif : zéro pénalité !
Nous sommes accueillis comme des rois chez la famille de Mériam qui habite à Dunkerque (charmante ville du Nord, avec un soleil magnifique, n'est-ce pas, Ludo?) : après un excellent diner et une très belle soirée, nous nous couchons en pensant au lendemain. 
Un deuxième petit stress : Stef m'annonce qu'il a une gastro. J'espère ne pas l'avoir attrapée ou bien d'être malade après la course !

Dimanche matin, nous retrouvons les autres paratriathlètes, 39 en tout, toute catégorie confondue, au départ : le départ se fait par catégorie, en commençant par les PTVI1 (càd les aveugles), suivi par les autres malvoyants. Surprise, avant de rentrer dans l'eau, la Marseillaise résonne : j'ai des frissons (et pas uniquement à cause de la température de l'eau...). On part à 4 : Anouk, l'autre malvoyante, et son guide, Mériam et moi. La natation se passe plutôt bien, le lien (on est lié à la cuisse) tient, on fait des bonnes trajectoires (tellement près de la bouée que Mériam se cogne sur la première : je fais plus attention aux suivantes !) sans se donner trop de coups.
La transition se passe bien aussi, selon le plan vu à Torcy lors de notre seul entrainement ensemble. On part sur le tandem pour 20km sur un parcours plat, mais avec quelques épingles, pas très faciles à négocier sur un tandem. On roule bien sur les lignes droites, les relances sont plus difficiles, mais on garde un bon rythme sur les 4 tours: parfois j'ai du mal à parler tellement je suis essoufflée... Néanmoins, je me dirai après que j'aurais pu pousser plus, puisque la course à pied est plus facile pour moi, mais le réflexe de triathlète de s'économiser sur le vélo (pour ne pas se griller sur la course à pied) prend le dessus. A retenir pour la prochaine fois !

La T2 est un peu plus compliquée (pas facile de pousser en tandem et faire des virages dans le parc vélo), mais on s'en sort et on part sur les 4,7 km de course à pied. J'ai le droit d'être devant Meriam uniquement dans des zones bien précises (au niveau des virages), sinon pénalité ! 

                   

J'essaie de démarrer ma montre pour donner l'allure, mais elle ne veut pas trouver le GPS (aargh...); je n'avais pas demandé à Mériam si elle voulait que je lui parle ou que je me taise: je ne sais donc pas trop quoi faire. Je lui glisse quelques mots, j'essaie d'évaluer la distance parcourue, j'écoute sa respiration et je vois qu'elle au-délà du seuil, donc la bonne allure pour cette distance.
Quel soulagement quand on passe la tente des pénalités et je vois que notre dossard n'est pas sur la liste ! Je dis à Mériam qu'elle peut commencer son sprint : l'arche est en vue.....On tombe dans les bras l'une de l'autre. Une accolade qui me rappelle celle ci.
A l'arrivée, la famille et les amis de Mériam nous accueillent après nous avoir encouragées tout au long du parcours et on retrouve Ludo et Thomas qui ont fait une magnifique course et se classent 3ème. ça sera la deuxième place pour nous ce qui vaut un podium et une magnifique médaille au logo de la FFTRI.
Quelle fierté d'avoir partagé cette course avec Mériam et d'avoir côtoyé des athlètes exceptionnels, exemples de courage, motivation, sain esprit de compétition (rien à voir avec les frimeurs dont je parlais ici...).

      




Une pensée à mes autres héros du week end, Eric, Najim et Christophe, qui sont venus au bout d'un trail dans le massif de Belledonne (144 km, 11000m D+) en 48h (!) et en courant tous les 3 ensemble. Quelle aventure ! C'était très sympa de les suivre pendant 2 jours sur le live de la course, mais j'étais bien soulagée de voir dimanche matin en me réveillant qu'ils étaient arrivés à bon port (première chose que j'ai faite en ouvrant les yeux...)  !


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